11 février 2025

Et toujours des mots

Vous dire quelques mots du « corona »

Si d’aucuns eussent préféré les joyaux de la couronne, tous eurent les mots du corona. Ainsi parlerons-nous peut-être, quand nous partagerons nos souvenirs d’anciens « combattants », de cette pathétique « guerre » moderne?

Quelques uns en garderont des douleurs profondes et indélébiles par la perte d’un être cher, par la dure lutte contre la maladie, par les souffrances et par l’angoisse. Quelques uns en auront connu les maux. Le reste n’est rien à côté.

Quelques uns en auront connu les maux; nous en aurons tous utilisé les mots, singuliers et propices à fleurir notre vocabulaire printanier. Les mots aussi auront été virussés par le corona.

Je ne ferai pas la liste exhaustive des coronamots. On pourra à sa guise en élargir le périmètre.

Si « 2 pi r » fut peut-être une découverte ou une redécouverte pour ceux qui firent l’école à la maison, cela restera comme l’espace de liberté pour promener son chien ou pour un jogging plus controversé et apparemment moins louable qu’une déjection canine.

« Attestation dérogatoire »: des mots bien compliqués pour prouver sa bonne foi et pas faciles à rédiger quand on est dyslexique, sans papiers, dépourvu d’imprimante et qu’on a tout autant besoin de « papier toilettes » que celui qui se le fait livrer par containers dans sa maison secondaire, sa prison bord de mer. En tant de paix ou de guerre, les papiers restent les papiers.

Dorée ou pas, la prison gardera le parfum du staphilocoque mais elle aura le bon goût, qu’on l’ait perdu ou pas, d’inspirer la chansonnette:

« …DécaléRaoult, DécaléRaoult, ohé, ohé… Au bal, au bal masqué, ohé, ohé…Elle panse, elle panse, elle panse au bal masqué…Elle ne peut pas s’arrêter, ohé, ohé… De panser, panser, panser au bal masqué…Pendant toute l’année on prépare les costumes…Dracula, Corona…C’est un vrai plaisir de respecter les coutumes…Cendrillon, Manu Macron…Aujourd’hui je fais ce qui me déplaît (déplaît)…Devinez, devinez, devinez qui je suis…Derrière mon loup, je fais ce qui me déplaît (déplaît)…Aujourd’hui, rien n’est permis…Au mal, au mal casqué, ohé, ohé… »

Il est tout de même permis d’inventer des mots nouveaux comme « déconfinement »: mot de l’espoir et du salut, de l’ horizon nouveau, du retour à la vie d’avant mais mieux qu’avant, avec un bonheur plus grand parce que plus conscient du plaisir sans pareil de déambuler librement ou de se coconfiner volontairement avec l’être aimé.

2 réflexions sur « Et toujours des mots »

  1. Quelle superbe analyse, et quel plaisir de retrouver des références littéraires parfois lointaines dans nos souvenirs, mais également des références musicales … on a envie de chanter avec la Compagnie créole !

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